Me voilà embarquée bien loin du mythe originel de la
légende de Merlin et d’Arthur !
Le roi Constant est mort et Vortigern, l’usurpateur, règne sur la Bretagne. Ou du moins, il essaie… car n’est pas roi qui veut. Les deux fils de Constant, Uter et Pendragon, accompagnés de Merlin, sont amenés en exil dans un pays d’Orient afin de parfaire leur éducation et leur formation.
Lorsque vient le moment de revendiquer le trône qui leur revient, leur retour se fera au gré des batailles et des victoires.
Avec « Uter Pendragon » de Thomas Spok, on s’écarte assurément de la légende traditionnelle. L’auteur plonge dans l’imaginaire, le fantastique et conclusion, nous sommes immergés dans un roman d’héroïc fantasy et, faut-il vous le rappeler, j’éprouve quelques difficultés avec ce genre littéraire.
Déjà, Uter et Pendragon sont deux frères et forment deux entités bien distinctes : Uter, celui qui se bat et Pendragon, celui qui gouverne. D’avoir scindé ainsi le personnage de Uther Pendragon lui donne plus de consistance et apporte une complémentarité conflictuelle intéressante.
Ensuite Merlin, fils du démon, qui n’arrête pas de
régler ses comptes avec son paternel…
Là, je suis plus circonspecte : cette hypothèse de l’origine de Merlin et
la lutte qui les oppose manquent cruellement de densité. Je m’attendais à une
explosion de joutes verbales ou de noires violences. Au final, cette rivalité
ainsi que l’ambiguïté de Merlin ne sont pas suffisamment exploitées. Dommage…
Enfin, cette petite fille qui intervient régulièrement
dans le récit s’apparente-t-elle à Morgane ?
Soit je suis passée à côté,
soit clairement j’ai manqué de concentration.
Quant à la fin du livre, sans la dévoiler, elle nous emmène dans un monde parallèle qui m’a décontenancée.
Cette interprétation de la genèse de ces éminents personnages, de par certaines longueurs, m’a fait paraitre ce roman un peu lourd à digérer.
Par contre, un hommage doit être rendu à Thomas Spok pour son écriture : son talent est indéniable. Le lyrisme et la poésie caractérisent son style, un vocabulaire pointilleux et élaboré démarque son récit, les métaphores et les allégories forcent la rêverie et l’évasion.
Donc une œuvre courageuse voire téméraire, une œuvre ambitieuse voire périlleuse ?
JE RETIENS: Une interprétation originale, très bien écrite.
J'OUBLIE: Trop de longueurs, trop de fantasy (me concernant).