Comme l’adolescence peut être brutale et violente par
la réalité sordide vécue et l’intensité variable des sentiments !
Mais cela, Madeline, du haut de ses 17 ans, et sur le
point de passer le cap du 31 décembre 1995, ne l’a pas encore expérimenté.
Tout
ce qui compte pour elle en cet instant, c’est passer un fabuleux réveillon en
compagnie de sa meilleure amie Estrella.
Lors de la soirée, il suffira d’ « Une toute petite minute » pour faire basculer Madeline de l’adolescence au monde adulte, de l’insouciance à la responsabilité, de l’innocence à la culpabilité, du rêve au meurtre…
Ce roman de Laurence Peyrin m’a littéralement
happée !
De toute évidence, l’intrigue est singulière et pour le moins
originale : une jeune meurtrière reconnait sa responsabilité dans la
mort de son amie, refuse des circonstances atténuantes et revendique sa
peine sans contestation.
D’autre part, les séquences ordonnées par l’auteure donnent le rythme et accentuent la compréhension des événements : les chapitres détaillant l’acclimatation de Madeline dans son centre d’incarcération durant 20 ans alternent avec sa réinsertion, à sa sortie, alors qu’elle est maintenant âgée de 37 ans, chez sa mère d’abord, puis dans la société au sens large.
Le décalage vécu par l’ex-prisonnière est
terrible ; la plongée dans un monde moderne qui a évolué sans elle la déstabilise ;
la liberté de mouvements et d’actions l’entraine vers l’inconnu.
Mais le plus
dur à affronter, c’est encore et toujours cette culpabilité.
Jusqu’au terme du roman, on s’interroge sur ce qui a pu pousser Madeline à commettre cet acte immonde. On se doute qu’un fatal élément déclencheur soit à la base de son geste abject, mais… chuuut ! Tout l’art de Laurence Peyrin consiste à nous faire comprendre la psychologie de Madeline, son équilibre affectif et dès le début, on ne peut s’empêcher d’éprouver de la tendresse pour cette fragile jeune femme. Une vague d’empathie nous submerge au constat de ces deux vies gâchées, et l’on réalise combien la puissance du ressenti sentimental peut impacter nos actions.
Au final, cette lecture dégage étonnamment – étant donné le sujet – beaucoup de douceur, d’espoir et de résilience.
JE RETIENS: J'ai adoré!
Ce n'est pas larmoyant, c'est juste prenant et plein de délicatesse.
J'OUBLIE: ?
Le saviez-vous?
Dans la mythologie grecque, Typhon, ou Typhée est une divinité malfaisante. Selon les légendes, il est considéré comme le Titan des vents forts et des tempêtes. Ses représentations varient : parfois un ouragan destructeur, ou un monstre cracheur de flammes.
Typhon a été identifié à la divinité égyptienne Seth, dieu-serpent du chaos, divinité totalement maléfique.
Il est l'équivalent du diable.
Typhon fut, dans la légende, emprisonné sous l'Etna pour s'être rebellé contre Zeus.
Et la légende raconte qu'à chaque fois que le monstre s'étire ou se retourne dans sa prison, l'Etna gronde et la Terre craque, de sorte que les éruptions volcaniques de cette montagne seraient en fait causées par les mouvements du Géant.