Quels étranges hasards pour Gabriel Lecouvreur, dit
« Le Poulpe », en cette froide matinée parisienne ! Non
seulement son bureau de tabac est fermé, mais en plus, son quotidien habituel
« Le Parisien » lui a été dérobé alors qu’il ne l’avait même pas
encore lu.
C’est donc de mauvaise humeur qu’il pénètre dans son habituel bistro. Et
lorsqu’il aperçoit un consommateur qui replie son journal, il ne s’étonne pas
de se le voir offrir sans même une parole. Dommage, il s’agit du
« Dauphiné Libéré ». Pourtant, un titre attire son attention : un baron
de la nuit, retrouvé mort après avoir été torturé dans son luxueux chalet de
Courchevel.
Une sordide histoire de vol qui aurait mal tourné ?
Le Poulpe est intrigué par cette affaire et le voilà
aussitôt en partance pour Courchevel.
Cette escapade lui permettra également d’échapper à la colère de son amoureuse
Chéryl chez qui il n’est pas (une fois de plus) rentré cette nuit.
Dans le train, une jeune femme l’attire étrangement. Arrivés à destination, il lui propose de la raccompagner à son hôtel grâce à sa voiture de location, ce qui lui permet de faire sa connaissance.
Mais priorité à son enquête qui ne peut attendre. Très vite, il vérifie son premier pressentiment : le braquage a bel et bien été effectué par d’anciennes connaissances à lui, mais ces derniers sont connus pour leur code d’honneur de n’avoir jamais recours à la violence. Alors… qui est l’assassin ? Et quel est son mobile ?
En tant que lectrice, je me suis interrogée sur cet
étonnant protagoniste : qui est Le Poulpe ?
Un flic, un détective, un
journaliste, un voyou ? Ce qui est certain, c’est qu’il a du flair !
Et qu’il a tout du flic des années ’70 : le comportement machiste, la
parole argotique, un pantalon bien rempli (je parle de son Beretta, bien
sûr !) et des méthodes à la limite de la légalité.
Le personnage peut donc
très vite se rendre agaçant d’autant que les allusions et les descriptions de
l’auteur quant aux attributs du poulpe n’apportent pas spécialement du piment à
l’histoire. Quant à celle-ci, elle n’est pourtant pas si mal écrite :
l’intrigue est bien ficelée et on s’accroche vite à cette enquête policière.
Ce n’est qu’en lisant la postface que j’ai appris qu’il s’agissait d’un exercice de style de l’auteur Florian Dennisson qui participe ainsi à une énième enquête du personnage mythique « Le Poulpe », créé par Jean Bernard Pouy aux Editions Baleine. Dès lors, on ne peut qu’apprécier ce polar « Teleski qui croyait prendre » et je suis curieuse de découvrir d’autres romans qui me confirmeraient le talent de Florian Dennisson.
JE RETIENS: Une lecture divertissante, "hors normes", avec une consonnance rétro des polars avec un flic macho sans réelles attaches sentimentales, mais terriblement séducteur et évidemment super efficace.
J'OUBLIE: Ce côté ringard de cette vision du flic, et le fait que ça ne vole pas très haut.
Le saviez-vous?
« Le Poulpe » est une collection de romans policiers publiée aux éditions Baleine, inaugurée en 1995 avec "La petite écuyère a cafté" de Jean-Bernard Pouy, également directeur de collection originel. Bien que chacun des épisodes soit écrit par un auteur différent, on y suit les aventures d'un même personnage, Gabriel Lecouvreur, un jeune détective surnommé « Le Poulpe » à cause de ses longs bras semblables aux tentacules d'un poulpe.
La collection a été adaptée au cinéma en 1998 par Guillaume Nicloux (Le Poulpe, le film), et certains numéros ont été adaptés en bande dessinée à partir de 2000 (Le Poulpe en bande dessinée).Près de 300 romans différents sont parus à partir du Poulpe.