Les époques se suivent et ne se ressemblent pas.
A la
mienne (d’époque), dans les années ’80, pour faire des rencontres amoureuses,
on se rendait dans des boums, des soirées, en discothèque, chez des amis…
Aujourd’hui, il semble que la norme soit de télécharger une application de
rencontre sur son smartphone.
Cet objet diabolique se transforme alors en
miroir déformant, optimisant l’image…
Et lorsqu’enfin, on rencontre l’autre, ça passe ou ça casse !
En tout cas, c’est la vision de l’auteur, Antoine Maréchal, dans son roman « Serial Till Her ».
Il y est bien sûr question d’un jeune homme de 23 ans, accro compulsif à l’une de ces applications. Le sujet est intéressant et l’auteur le traite avec un lot de constatations désabusées et de réflexions sociétales auxquelles j’ai acquiescé pour la plupart.
Dommage que l’intrigue courue d’avance ne laisse planer aucun suspense sur l’issue de ce drame.
Le protagoniste présenté plutôt en victime qu’en
coupable ne développe pas une personnalité suffisamment contrastée. Je
m’explique.
Naïf : il ne fait pas le lien entre la jeune femme assassinée et celle
qu’il a rencontrée, il ne se doute pas qu’à la seconde victime, l’enquête va
aboutir jusqu’à lui.
Fragile : fils à maman, il dépend complètement du regard de ses soi-disant
« amis ».
Lâche : il n’assume pas les échecs de ses rencontres foireuses.
Paresseux : malgré son diplôme obtenu, il ne présente aucune ambition.
Pour que j’apprécie ce thriller, il aurait fallu que l’intériorité du personnage soit travaillée avec davantage de complexité et d’ambivalence.
Et enfin, cette intrigue oscille entre polar et fable philosophique, sans rencontrer mon adhésion dans l’un ou l’autre genre.
JE RETIENS: Une réflexion lucide sur les sites de rencontre.
J'OUBLIE: Une intrigue sans grand intérêt.