Me voilà replongée avec délectation dans cet univers
ésotérique, fumeux, fumiste de Salem. Je retrouve avec plaisir Mia, la
sceptique scientifique, chargée de démystifier les maléfiques mystères de cette
ville, dans le cadre d’un podcast, en compagnie de ses collègues/amis, Sylvie
et Johnny.
Pour lire cette nouvelle aventure, il faut impérativement avoir lu le premier tome de « Sceptique à Salem : un épisode de meurtre » afin de cerner le personnage de Mia et comprendre ce qui l’a amenée à Salem. Ce second tome de la série, intitulé « Sceptique à Salem : un épisode de crime », ne m’a pas déçue : les intervenants prennent davantage de consistance, les caractères s’affirment. L’humour est toujours présent et l’intégration d’éléments historiques aussi intéressante.
Quant à l’intrigue, pas de surprise. Notre enquêtrice se retrouve à nouveau mêlée à un meurtre qu’il lui faudra élucider, alors qu’elle tente d’éclaircir des phénomènes paranormaux, dont les énigmatiques apparitions du fantôme d’Alice Parker, dans la Maison de la Sorcière des Mers.
On pourrait penser que la ligne de conduite de ce
deuxième épisode est identique à la 1ère histoire, mais l’auteure
Fiona Grace distille de nouveaux éléments qui apportent de la cohérence, de la
logique et surtout du mystère (je ne peux en dire plus) à cette série.
Ces
rebondissement ont capté mon attention et je suis décidée à pousser mon intérêt
jusqu’au 3ème tome, car des questions trottinent dans ma tête :
Mia commencerait-elle à perdre de son scepticisme ? Salem serait-elle la
proie de véritables phénomènes poltergeist ? Qui est réellement Frank
Bolt, le père de Mia ?
JE RETIENS: J'aime la direction et la tournure que prennent les aventures de Mia, l'héroïne de plus en plus attachante.
J'OUBLIE: Comme c'est agaçant que Mia appelle son chien "mon garçon". Non! C'est un chien!
Le saviez-vous?
Le procès des sorcières de Salem n’est pas un mythe.
Tout commence par le jeu anodin de deux jeunes filles qui s’essayent à la divination pour savoir qui elles épouseront plus tard. L’une d’elle croit voir un cercueil et les deux cousines paniquent. Quelques mois plus tard, elles sont prises de convulsions.
L’hystérie s’empare de Salem lorsque le médecin diagnostique un phénomène de possession.
On demande aux filles de nommer qui les aurait envoutées et la première accusée est l’esclave barbadienne de la famille. Viendront ensuite d’autres noms.
Tout l’été 1692, la cour va juger ces pseudo-sorciers et sorcières, car le phénomène s’est étendu. Au total, plus de 100 personnes vont être accusées de sorcellerie. 6 hommes et 14 femmes seront exécutés, tous par pendaison, hormis un homme qui refuse de s’exprimer et qui du coup, sera condamné à être écrasé par de lourdes pierres, supplice qui durera trois jours !
Cette tragédie prend fin en automne 1692 lorsqu’un pasteur déclarera qu’il est préférable de laisser échapper 10 sorcières que de condamner une innocente.
Il est intéressant à noter qu’il s’agit principalement de femmes, la sorcière étant souvent assimilée à une femme seule, âgée, en marge de la société (de là, faut-il en conclure inutile, voire nuisible…)
Ce qui a attisé cette histoire, c’est le contexte socio-politique, économique et religieux de Salem. Cette ville était en fait divisée en deux : le port et le village. Les habitants de Salem Town ne voulaient plus dépendre de Salem Village. Le puritanisme ambiant n’a pas aidé.
Une explication scientifique a toutefois été apportée : un empoisonnement à l’ergot de seigle dont les effets sont similaires à ceux du LSD pourrait être la cause de toutes ces hallucinations.