Qui ne regrette pas quelques erreurs de jeunesse ? C’est tout ce que je souhaite à Marie Laranterec, avec son tout premier roman « Mauvais week-end ».
Je ne dirai pas que c’est mauvais et qu’elle doit s’en tenir là, mais je crois que son entourage a été très bon public et excessivement conciliant.
Ce qui m’a déplu d’entrée, c’est le personnage
principal, l’enquêteur.
D’une part, ce cliché éculé du flic expérimenté qui, arrivé à un moment
déterminant de son évolution professionnelle, développe une philosophie
empreinte de maturité et de sagacité. Evidemment, il n’a pas d’attache
sentimentale bien qu’il possède un charme qui a fait ses preuves. D’autre part,
il n’est nullement fait mention de son prénom. Il s’appelle Morin et tout le
monde le nomme ainsi, amis, collègues et même sa sphère familiale intime.
Personnellement, je n’ai jamais rencontré quelqu’un que même sa sœur nomme par
son nom de famille !
Ce qui m’a dérangée ensuite, c’est l’intrigue
elle-même. Tout démarre avec la disparition inquiétante d’un jeune homme,
Guillaume, âgé d’une vingtaine d’années et sans aucun motif de disparition qui
puisse appuyer l’hypothèse d’une fugue ou d’un enlèvement.
Un accident
alors ?
Dans la réalité, assurément la famille, les amis, les voisins organiseraient des battues et se mettraient à quadriller la région. Dans « Mauvais week-end », les parents de Guillaume laissent la police enquêter et font appel à Morin, l’oncle de Guillaume, avec qui ils ne sont plus en contact depuis 20 ans, suite à une brouille familiale. Normal de faire appel à lui au vu de ses qualifications et de sa réputation… Ce qui me choque, c’est que son retour fait l’objet de retrouvailles qui feraient (non, qui font !) passer la disparition de Guillaume comme un simple fait divers.
Les réactions des uns et des autres sont incohérentes,
invraisemblables. Les rebondissements sont sans surprise et certains
« mystères » apparaissent comme des warnings.
Exemple : Une des amies de Guillaume s’appelle Violette et semble
familière à Morin… Tiens, remarque-t-il, elle porte un nom de fleur, comme
Rose, la jeune fille de la région avec qui il a eu une relation il y a 20
ans…Hmm, hmm !
Sur ce coup-là, il manque peut-être de déduction, le Morin.
Enfin bon, je comprends que l’auteure distille certains éléments qui vont étoffer son personnage dans une série qu’elle prévoit de lui consacrer.
Ce que j’ai trouvé d’attachant dans ce roman, c’est l’implication très personnelle de Marie Laranterec à situer son histoire dans le cadre d’une région qui lui tient à cœur et qu’elle connait parfaitement bien : la Drôme. Cela donne lieu à des descriptions très précises des villages, des sites, des lieux-dits et cela confère une réelle originalité à ce polar.
Je conclurai par le fait que l’écriture est fluide et l’expression presque poétique, mais cela suffira-t-il à me convaincre de lire la suite, j’en doute.
JE RETIENS: L'auteure possède un certain talent d'écriture, mais elle devrait se lancer dans un autre genre littéraire que le polar, tout en conservant le cadre géographique de sa région qu'elle dépeint magnifiquement.
J'OUBLIE: Ne surtout pas télécharger le second tome.