Gloria Mercy Hope (merci papa et maman Merryman pour
ce prénom !) a vécu son enfance dans un coin reculé de Floride. En garçon
manqué, elle partage ses jeux avec le fils du patron de la scierie dans
laquelle travaille durement son père. Pour les autres enfants, elle est « Sœur
Bigleuse », une petite fille au physique ingrat et sans intérêt.
Cependant, à 17 ans, Gloria Mercy Hope se transforme en une jeune femme
magnifique.
Elle quitte alors ce trou perdu pour suivre le premier photographe qui passe.
Celui-ci fera d’elle un mannequin plus ou moins en vogue, mais surtout Miss Floride
1952. Cette petite notoriété lui permet d’accéder à une vie dorée à Miami où
elle devient « Ma Chérie », en même temps qu’elle devient la
maîtresse attitrée d’un riche promoteur immobilier.
Cette vie de luxe, de
soirées mondaines, d’oisiveté perdurera durant 10 années. Mais à l’aube de ses
trente ans, Ma Chérie réalise d’une part, qu’elle est enceinte, d’autre part, que
sa vie n’est faite que de néants et de faux-semblants. Comble du malheur, son
riche amant prodigue est arrêté pour escroquerie et, du jour au lendemain, Ma
Chérie se retrouve à la rue, sans argent et plus aucune connaissance pour lui
venir en aide…
La seule solution :
retourner chez papa et maman avec
lesquels elle n’a plus eu de contact depuis des années.
« Ma Chérie », c’est le parcours type d’une petite campagnarde des années 50, partie de rien, qui va accéder à un univers de paillettes. Par un revers de situation, elle va se confronter aux préjugés d’une société puritaine. Cette situation va l’émanciper et lui permettre également de se libérer des carcans américains conservateurs et ségrégationnistes.
Laurence Peyrin m’a emportée dans le récit de
« Ma Chérie ».
Parallèlement à la légèreté apparente de l’héroïne,
j’ai découvert une vraie profondeur, une réflexion certaine et une sensibilité
bienveillante. Grâce à ce personnage, on se plonge aussi dans un pan de
l’Histoire américaine, entre un univers fait de pacotilles, de jeunes
starlettes, de puissants hommes d’affaires et un monde tout à fait différent,
beaucoup plus terre à terre, celui qui se bat suite à la guerre de Corée, le
discours de Martin Luther King, et l’assassinat de Kennedy, pour défendre la dignité
humaine.
JE RETIENS: Une histoire "extraordinaire" qui nous apprend l'Histoire. J'ai adoré!
J'OUBLIE: Il n'y a rien à oublier dans ce roman.