Lorsqu’il s’agit d’un premier roman, la lectrice que
je suis s’interroge toujours sur la manière dont elle va appréhender sa
chronique.
Pour ma part, j’ai choisi la franchise. Lorsque je pense que c’est mauvais, je le dis en modérant toutefois mes propos afin de ne pas démolir un(e) auteur(e) en herbe qui n’aspire qu’à s’améliorer. Lorsque c’est bon, je le dis aussi en tentant de diluer quelques remarques que je juge constructives et qui, je l’espère, seront interprétées positivement par l’auteur(e).
C’est le cas du premier roman d’Aurélie Gauthier, « Le vide sous nos
pieds ».
J’y ai ressenti l’implication de l’auteure à vouloir produire un ouvrage de
qualité et j’ai admiré l’intensité du travail accompli.
De quoi s’agit-il ?
Principalement d’une femme qui sort d’un coma de trois mois. Elle a perdu partiellement la mémoire et elle apprend qu’elle est accusée du meurtre de son mari.
Concernant l’intrigue et les rebondissements, c’est vachement bien pensé, bien construit, addictif et original.
Dans cette enquête, on suit la reconstruction de Louise qui doit faire face non seulement à la perte de ses souvenirs mais également à des éléments inconnus qui lui échappent et nuisent à la résolution du mystère du meurtre de son mari et de la disparition de sa fille Clara.
La méthode choisie par Aurélie Gauthier consiste à éclairer les différentes étapes selon un personnage-clé à un moment donné. Pour ma part, ce sont ces écarts temporels et tous ces intervenants qui m’ont égarée au début de ma lecture. Je ne comprenais pas exactement de qui il était question et à quel moment cela se situait. Il faut donc être bien concentré !
D’autre part, je me suis perdue dans certaines longueurs qui, bien qu’elles apportent de la consistance aux protagonistes, ne m’ont pas paru essentielles au fil conducteur de l’intrigue.
Ainsi, était-il vraiment nécessaire d’expliquer la destitution de l’enquêteur
Gaspard par sa coucherie avec la fille du commissaire ? Ou l’agression
dans le passé du Dr Beauregard par l’un de ses anciens patients ? Enfin,
la scène du combat entre Mathilda et Louise m’a paru exagérée.
Ceci ne reflète
que mon avis bien sûr.
Je termine par une constatation : une
caractéristique que j’apprécie, c’est qu’
aucun personnage n’est absolument tout
blanc, ou tout noir.
Chacun traverse des moments tantôt de fragilité, tantôt de
violence, mais plongés dans des situations extrêmes, au pire de l’horreur ou du
pitoyable, ils restent « vrais » et on les comprend.
Le style de l’auteure et vif et entrainant.
Je regrette toutefois quelques erreurs orthographiques.
En conclusion : pourquoi pas un second roman ?
JE RETIENS: Une intrigue intéressante et, pour un premier roman, plutôt une belle réussite.
J'OUBLIE: Des longueurs, des lourdeurs, et beaucoup d'erreurs (mais que font les relecteurs???)