Que se passe-t-il lorsqu’un auteur reconnu retravaille
son tout premier roman, le scénario, celui-là même qui l’a incité à écrire,
l’ouvrage dans lequel il a investi toute son énergie, son inspiration, sa
passion…et qui a scellé son destin d’écrivain ?
On tombe sur un thriller de Gilles Legardinier qui, pour sa première production, s’est largement inspiré de son vécu (il était alors artificier pour le cinéma) et qui dévoile la personnalité de l’auteur.
Ce polar, « Le secret de la cité sans soleil », Gilles Legardinier le qualifie lui-même comme « loin d’être parfait ». Je me rallie à cet avis critique : actions prévisibles, personnages trop typés, gros clichés. Et pourtant, on ressent l’attachement et l’implication de l’auteur à cette œuvre par le sujet traité, par les personnages et surtout par les valeurs qui y sont véhiculées.
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De quoi ça parle ? Du fameux trésor
des Templiers !
Et plus que la fortune, c’est la mémoire et la preuve de
l’immense savoir de ces hommes sages du XIIIème siècle que tente de découvrir
une association dénommée le Groupe. Des indices leur laissent à penser que des
avancées scientifiques et techniques auraient été dissimulées à l’époque par
des moines et des Cathares dans des laboratoires secrets, au sein des
entrailles de la forteresse de Montségur. Mais ils ne sont pas les seuls à
convoiter ces trésors.
- Les principaux protagonistes sont le narrateur dont on ignore le nom et son meilleur ami Nathan. Suite à un attentat, ils se retrouvent tous deux impliqués dans les activités secrètes du Groupe, rassemblant chercheurs, scientifiques, moines, frères… des hommes et des femmes hautement impliqués et résolument décidés à découvrir la vérité sensée préserver la paix sur Terre.
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L’amitié qui unit notre héros à Nathan est
très forte, elle constitue le pilier de l’histoire.
Mais grâce au Groupe, on
aborde le respect, la camaraderie, le partage, la loyauté, l’honnêteté, la foi
en un monde meilleur. Dans la lutte qui les oppose à leurs adversaires, on n’assiste
pas à une simple bataille du bien contre le mal, l’auteur y développe une
théorie très personnelle, empreinte d’une forme de spiritualité, que j’ai
trouvée extrêmement sincère et profonde.
Pour pimenter cette intrigue, l’auteur s’est servi
d’éléments qu’il connait et qui le passionnent :
des effets
cinématographiques, les mystères de Templiers, les secrets des Cathares,
Montségur.
On se laisse prendre au jeu, balloté entre « Da Vinci
code » et « Indiana Jones »...
Évidemment, dit comme ça, on se
rend compte que ce roman a été écrit il y a trente ans, à une époque où les
thrillers ésotériques faisaient fureur.
JE RETIENS: Un roman de Gilles Legardinier dans un genre où on ne l'attend pas, mais qui dévoile un aspect de l'auteur. D'ailleurs, ses ajouts personnels sur les Templiers, les Cathares, Montségur et ses réflexions sur le sujet sont très intéressants.
J'OUBLIE: Une "petite" erreur de jeunesse de l'auteur.
Le saviez-vous?
Les Cathares et les Templiers sont deux courants religieux occidentaux médiévaux.
Tous deux partagent le même besoin de perfection, des principes de chasteté, de fidélité en la foi, de pauvreté, l’enseignement manichéen, une conception gnostique de Jésus…
Cependant, les Cathares représentent un mouvement religieux qui voulait mener une vie christique et revenir au Christianisme originel. Ils se sont opposés à une Église riche et asservissante.
Alors que les Templiers étaient des moines-soldats qui avaient pour rôle de protéger les lieux saints et les pèlerins qui s’y rendaient. Peu à peu, ils ont été les premiers banquiers en finançant les croisades. Leur repli en Europe va provoquer leur chute.
Aussi bien les Cathares que les Templiers subiront les foudres des papes et des rois, seront traités d’hérétiques et chassés par l’Inquisition.
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