Le collier rouge

Jean-Christophe Rufin (Gallimard 2015)

 
Lantier, juge d’instruction, est envoyé dans une petite bourgade tranquille pour interroger le seul détenu de cette prison isolée qui n’est d'ailleurs surveillée que par un seul gendarme.

Le prisonnier, c’est Morlac. Il n’est pas dangereux, il s’est même illustré sur les champs de bataille de cette horrible guerre qui vient de prendre fin en 1918.
Alors, que lui reproche-t-on ?
D’avoir mis en doute l’honneur de la France lors de la dernière célébration du 14 juillet, d’avoir évoqué le non-sens de cette guerre, d’avoir dénoncé des actes de bravoure qui n’en étaient pas…

Lantier se prend d’affection pour Morlac, il l’écoute longuement et essaie de comprendre son parcours. Et aussi ce qui l’intrigue, c’est ce qui unit Morlac à ce chien errant en faction devant la prison, aboyant sans cesse ? Lantier comprend peu à peu que ce chien est le nœud de l’affaire, voire même le seul vrai héros de cette guerre infâme.

Cette nouvelle de Jean-Christophe Rufin, « Le collier rouge », m’a beaucoup émue tant elle est bien écrite, sans lourdeur, sans grande démonstration de sentiments, tout en délicatesse pour nous faire deviner et ressentir les états d’âme de Morlac et de Lantier.

À conseiller vivement, d’autant que ce n’est vraiment pas long.

JE RETIENS: Cette nouvelle est très émouvante: aucun sentiment n'est dévoilé, tout est dans l'évocation. Elle est pourtant aussi très rigoureuse dans la description de l'enquête menée par le juge d'instruction et dans la réalité d'après-guerre en milieu rural.
J'OUBLIE: Comme toujours, j'ai préféré la lecture au film qui en a été fait en 2018 avec François Cluzet dans le rôle de Lantier. La lecture est beaucoup plus riche que de simples images. L'acteur François Cluzet y est pourtant excellent. Mais pourquoi n'avoir pas donné le même dénouement que dans le livre?

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