Raphaël Nimier, ex-loubard dans sa jeunesse,
reconverti en honnête commerçant d’articles de sports dans un village des
Hautes-Pyrénées, est retrouvé assassiné, après avoir été sauvagement torturé. Son frère ainé, Vincent, a lui aussi refait sa vie aux Cauterets : il y
est devenu photographe, à la suite de son divorce et de sa démission de la
police.
La mort de son frère le pousse à enquêter, d’autant qu’un mystérieux envoi lui
apprend que Raphaël lui a caché l’existence d’une femme et d’un fils. Encore
plus troublant, cet énigmatique message aurait été envoyé par Raphaël lui-même
quelques jours avant sa disparition, afin de lui demander de protéger Julia et
Alexandre.
600 km plus loin, à Nice, un jeune homme sans histoire, du moins en apparence,
est retrouvé poignardé au sein du prestigieux lycée Masséna, qu’il fréquentait
en tant qu’interne.
L’enquêtrice en charge de ce crime, Justine Neraudeau, mène ses premiers
interrogatoires auprès du corps enseignant et des élèves, sans guère de
résultat. Un des étudiants interrogés, celui-là même qui aurait vu la victime
en dernier, un certain Stéphane Laurens, lui a laissé une impression trouble et
un pressentiment étrange.
Voilà les bases du roman de Valentin Musso, « La ronde des
innocents ».
Ce titre fait référence à une légende étrusque de
l’Antiquité, liée à un enfant devin. Valentin Musso fait évoluer cette légende
vers des expériences paranormales sur des enfants surdoués. Ce thriller se concentre sur le thème des pouvoirs surnaturels tels que la
précognition et la psychokénèse, pour aboutir à des recherches investiguées par
les services secrets.
Bon, dit comme cela, on pourrait penser que c’est un
peu gros, mais l’auteur traite son intrigue avec beaucoup de justesse et on se
laisse prendre…
Bien sûr, dès le début, on se doute que les deux meurtres sont liés et tout
aussi rapidement, on devine qu’Alexandre et Stéphane ne font qu’un (je spoile,
mais si vous ne l’aviez pas perçu…)
Le suspense est permanent et la lassitude
est hors de mise par le changement de narrateur.
Trois protagonistes font
office de narrateur : Vincent, l’ancien flic ; Justine, l’audacieuse
enquêtrice ; et enfin ce que nous nommerons « La Chose ».
Jusqu’au terme, on redoute donc le pire.
Je suis toutefois perplexe quant à l’aboutissement de ce roman.
Je suis restée sur ma faim avec des questions résiduelles :
- Raphaël n’avait-il pas demandé à son frère de veiller sur Julia et
Alexandre ?
- Pourquoi Julia, l’ex-femme de Raphaël, est-elle devenue ce personnage si
terne ? Bien que compréhensible et
évident, ce caractère aurait pu être mieux exploité et développé à mon sens.
- Que devient Camille dans tout cela ? Dès le début, on s’attache à cette
jeune femme, la petite amie de Raphaël, très impliquée dans les investigations
qu’elle mène avec Vincent.
Et puis soudain, plus de Camille…
Je reste mitigée quant à ce thriller.
JE RETIENS: Quoique tiré par les cheveux, cela reste un bon polar.
J'OUBLIE: Ma déception sur la fin. Ce n'est certes pas le meilleur ouvrage de Valentin Musso.
Le saviez-vous?
Le terme drogue du viol désigne les produits psychotropes utilisés pour modifier l'état de conscience d'une personne afin d'ensuite abuser d'elle (agressions sexuelles, viols, vols, violences). Ce terme est apparu au milieu des années 1990 pour désigner, parfois de manière alarmiste et sensationnaliste, le GHB alias Fantasy.
Cette pratique (utilisation de drogue du viol) est l'une des formes de soumission chimique.
La substance psychotrope de loin la plus couramment utilisée comme drogue du viol est l'alcool. Les autres substances appartiennent aux classes des dépresseurs, des sédatifs et des hypnotiques notamment le flunitrazépam (plus connu sous l'appellation commerciale « Rohypnol »), le Zolpidem, la kétamine ou encore la scopolamine.
La plupart des produits utilisés à ces fins ont certains points communs :
- ils sont solubles dans les liquides, inodores, incolores et insipides.
- leur prix est généralement bas.
- ils induisent une levée des inhibitions, puis l'entrée dans un état passif, voire soumis, de la victime. Ensuite, la victime rentre dans un état confusionnel, voire amnésique, elle se réveille alors dans un environnement, ou une situation, avec un sentiment laissant supposer une agression mais elle est incapable de s'en souvenir. Le dernier souvenir de la victime étant généralement la consommation d'une boisson. Sous GHB, la durée de sédation ne dépasse pas quelques heures, souvent moins de trois heures.
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