Oui, Margareth Pole était au courant de la malédiction !
Sa cousine, Elizabeth d’York lui avait confié son secret : un sort avait
bien été jeté à l’encontre des assassins des deux jeunes princes héritiers
d’York ! Elizabeth d’York et sa mère, Elizabeth Woodville ont juré que les
coupables seraient condamnés à une descendance d’enfants mâles mort-nés et de
filles stériles.
Alors, Margareth d’York, devenue Pole par son mariage avec un chevalier, va taire cette confession durant toute sa vie. Pourquoi ? Car il n’est pas bon d’être née York, d’appartenir au clan de la rose blanche, et de descendre des Plantagenêt, au moment même où la dynastie des Tudor s’instaure dans la terreur et la violence.
« La malédiction du roi » de Philippa Gregory retrace la vie de cette femme et de ses quatre fils, tantôt adulés par le roi, et jouissant des faveurs de la Cour, tantôt dénigrés, suspectés et rejetés de cette même Cour.
Cette histoire commence sous le règne d’Henri VII et se poursuit sous le règne d’Henri VIII. L’évolution de ce monarque est excessivement bien décrite : d’abord humain et d’un caractère plutôt gai et positif, il se transforme peu à peu en ce sombre, tyrannique despote, autoritaire et égocentrique. On découvre toute l’horreur engendrée par la politique d’Henri VIII et de son impitoyable et cynique conseiller Cromwell, politique qui touche aux aspirations du peuple anglais, à la Réforme de l’Église, ainsi que les facéties justificatives aux mariages successifs du souverain…
Le contexte historique est extrêmement instructif, l’auteure a fait le job (comme on dit), et bien que le livre s’apparente à une brique, la lecture reste facile, fluide, plaisante.
Quant au personnage de Margareth Pole, Philippa Gregory a sciemment laissé planer le doute sur son éventuelle et réelle implication dans les complots visant à renverser Henri VIII. Personnellement, je regrette ce manque de position préjudiciable à l’image de l’héroïne : trop secrète, trop douce, trop docile, voire fausse (?).
Reconnaissons toutefois que cette dame eut un rôle très influent à l’époque et que sa longue vie fut chahutée, chaotique, mais aussi palpitante. Cela méritait bien un roman.
JE RETIENS: Un roman historique qui nous apprend beaucoup sur les clans Tudor et Plantagenêt.
J'OUBLIE: L'ambiguïté du personnage principal, Margareth Pole, dont finalement on ignore le rôle qu'elle a réellement joué pour conspirer contre le roi.
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