Un roman de Marie de Palet, c’est ma madeleine de
Proust à moi ! Il est le témoin d’un passé pas si lointain et l’évocation
d’un joli coin de France pas si éloigné, une réminiscence d’une culture
paysanne oubliée ( ?) et l’exaltation des sentiments simples et
authentiques.
En effet, cette auteure nous transporte au sein d’une région qu’elle affectionne et qu’elle connait si bien : la Lozère. Une téléportation géographique sur le causse sauvage de la région de Mende, mais aussi un voyage temporel qui nous ramène au début du XXème siècle et qui nous invite à observer la famille Combes, exploitant la ferme de Chaumette.
C’est une véritable découverte historique et sociologique d’un pan de vie de ces fermiers bourgeois dont le quotidien rime avec rigueur et austérité.
On se rappelle aussi combien l’éducation des jeunes filles dans ce milieu rural était sévère, et leur avenir, complètement dépendant des exigences parentales.
« La demoiselle », c’est donc Claire, la fille de la ferme, qui adore sa campagne dans les hauteurs, mais envie néanmoins l’animation de la ville dans la vallée. C’est d’ailleurs là qu’elle croise Louis et tombe immédiatement sous son charme.
Cependant, la vie de Claire va être bouleversée par l’arrivée inopinée d’une cousine dont elle ignorait l’existence, Delphine, issue de la ville et devenue orpheline.
Avec poésie et nostalgie, l’auteure nous décrit la
naïveté de Claire, ses aspirations de jeune fille inexpérimentée, sa simplicité
et sa gentillesse. Claire va découvrir, au travers de sa cousine, des
sentiments qui lui sont complètement étrangers : la méchanceté, la
duplicité et la perversité. Certaines mauvaises langues pourraient qualifier
Claire de niaise, bonasse, crédule…
(Mais je ne suis pas une mauvaise
langue !)
Ce n’est pas le premier roman de Marie de Palet que je
lis, et à chaque fois, je prends du plaisir, c’est comme ouvrir une parenthèse,
on s’échappe momentanément de son quotidien pour suivre des êtres humbles,
modestes, et admirer une région tellement typique et magnifique…
On ressent
l’amour profond et plein d’empathie de l’auteure pour ses personnages, son
admiration pour son pays. Cela se traduit par une écriture ciselée,
descriptive, sensible…
On tombe sous le charme. Ou pas !
JE RETIENS: "La demoiselle" est une histoire touchante, tendre (quoique rude), instructive et mélancolique, évoquée dans un langage poétique et sincère.
J'OUBLIE: Certains pourraient juger l'héroïne principale de mièvre.