Définitivement, je m’attache à cette talentueuse et
fabuleuse auteure suédoise Camilla Grebe.
Dans son roman « L’horizon d’une nuit », on retrouve ses thèmes de
prédilection, ceux-là même qui donnent une intensité incomparable et une authentique
originalité à tous ses thrillers, à savoir :
- La Suède bien évidemment (son pays d’origine) avec des descriptions de lieux et paysages habilement et poétiquement dépeints à la couleur de la météo ;
- Une mort suspecte (dans ce cas-ci, un étrange suicide sans cadavre) ;
- Des enquêteurs présentant un réel capital humain qui dévoilent leurs limites et leurs faiblesses, mais aussi leur implication et leur volonté ;
- Des conflits sociétaux et raciaux. Dans cet ouvrage, il y est question de Samir qui, bien que de nationalité française, est d’origine marocaine. Et Yasmin, sa superbe fille de 16 ans, fréquente un jeune homme d’un milieu nettement plus huppé que le sien ;
- Un trouble psychologique (dans
« L’ombre de la baleine », il s’agissait du syndrome de Münchhausen). Voir ma chronique
L'ombre de la baleine | Mémoiredeliseuse (odoo.com)
Ici, il s’agit d’un trouble fort répandu aux effets dévastateurs que je ne peux
dévoiler car il constitue le dénouement de l’intrigue.
« L’horizon d’une nuit », c’est découvrir ce qui a bien pu se passer cette mystérieuse nuit durant laquelle Yasmin a plongé dans le vide du haut d’une falaise, abandonnant quelques effets et un message d’adieu. Tout porte à croire que son propre père, Samir, l’aurait en fait assassinée, commettant ainsi un crime d’honneur. D’ailleurs, n’avait-il pas projeté de la ramener au pays afin de lui faire épouser un Marocain ?
L’originalité du récit réside dans la dissection des
événements selon les intervenants de cette tragédie. Nous commençons par la
vision de Maria, la seconde épouse de Samir, puis de Vincent, l’enfant
trisomique de Maria. Viennent ensuite les versions de Gunnar, l’enquêteur, et
enfin de Yasmin. Ces différents témoignages, à la manière d’un
kaléidoscope, vont nous éclairer quant à
la disparition de la jeune fille et la vérité nous apparait finalement bien
éloignée de la conclusion à laquelle nous avaient amenés tout un tas de
faux-semblants.
Le suspense est complet.
J'OUBLIE: Je préfère les "vrais" thrillers de cette auteure.
Dans cet ouvrage, on se situe davantage dans le drame sociologique.
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