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Je n’ai jamais aimé être dehors à l’heure où l’obscurité finit par
triompher du jour. L’arrivée du crépuscule exacerbe les solitudes, accentue les vides. J’en ai
quelques-uns dans mon existence. L’expression populaire qualifie cette heure
particulière d’ « entre chien et loup ». C’est peu de le dire.
L’époque est dure pour celles qui ont envie d’aimer sans avoir la force de se
battre en permanence. Il devient si difficile de donner sans se faire voler…
Tout s’est tendu. La vie se complique. Il faudrait actualiser l’expression. Ces
temps-ci, lorsque la nuit tombe, ce serait plutôt entre chacals et
hyènes.
Mon âge ne me pose aucun souci ; tant que je peux accomplir, je
garde espoir. Ce qui me pèse, c’est d’en savoir tellement que je me méfie en
permanence, au point de redouter tout ce qui peut m’arriver, y compris de bien.
Je n’ai plus beaucoup d’illusions, et sans illusions, l’espoir entre en soins
intensifs.
Personne n’aime pleurer seul
parce qu’il prend conscience de ce qu’il
n’est pas.
Il me paraissait logique que puisque l’on pouvait observer des personnes
à travers la paroi translucide de l’écran, la réciproque était vraie. Donc,
j’évitais de faire du bruit pour ne pas les déconcentrer, je m’excusais lorsque
je filais aux toilettes et j’applaudissais le plus fort possible pour qu’ils
entendent lorsque j’appréciais. J’ai pris conscience de ma méprise le jour où
je me suis jetée sur l’écran pour hurler sur l’intervenant d’un débat qui
tenait des propos inacceptables. J’ai bien vu que personne n’en avait rien à
faire.
Il a continué, indifférent à ma colère. Ça m’a beaucoup déçue. Mais j’ai
découvert que je pouvais le faire taire ou même disparaître en appuyant sur un
simple bouton de ma télécommande. Un authentique pouvoir qui n’est possible que
de notre côté de l’écran ! J’ai alors mis en lumière une règle
fondamentale : ces gens qui s’exposent, voire s’exhibent, n’existent que
si on les regarde.
La jeune femme noire n’est pas bien.
Je crois qu’elle hésite à s’enfuir
en courant.
Peut-être suis-je devenue un problème plus important que celui
qu’elle est venue nous exposer ? J’aime bien l’idée.
Je l’aide à
relativiser, c’est déjà ça. Voilà une méthode intéressante qui mériterait
d’être étudiée et généralisée.
Si on parvient à terrifier plus que ce qui
effraie, on soigne déjà ! Je viens de me rendre compte que la terreur
guérit la peur. J’adore le concept !
Le mieux est peut-être l’ennemi du bien, mais le pire est aussi l’ennemi du
mal !
Ce que j’ai vécu ces derniers mois m’aura au moins appris cela : on
naît tous sur le même plateau de jeu, mais on ne joue pas la même partie, et
surtout pas avec les mêmes règles.
Du jour au lendemain, Laura passe du statut de
célibataire esseulée, déprimée…,
où seuls les mensonges lui permettent
d’enjoliver son existence, à celui de jeune princesse
à l’égo démesuré, et
dotée d’un pittoresque esprit de dérision, avec une envie folle de vivre et de
découvrir… Tout cela suite à une banale chute de poney et une amnésie sévère.
Dans « J’ai encore menti ! », Gilles
Legardinier donne vie à une Laura particulièrement attachante qui doit tout
réapprendre, revivre son enfance et son adolescence à la vitesse « grand
V » pour redevenir adulte.
Cela donne lieu à des épisodes cocasses,
formidablement drôles, des épisodes entrecoupés de propos philosophiques, de
réflexions qui touchent aussi bien un banal objet du quotidien que nos
habitudes, nos mœurs, et le sens profond de la vie.
Un bon moment de lecture qui nous tire du quotidien et
nous plonge dans ce qui s’apparente presque à une fable ou à un conte…
JE RETIENS: Ce roman se lit très facilement et regorge de passages super-drôles.
J'OUBLIE: Je ne suis pas certaine que ce type d'amnésie puisse exister.
Et les réflexions philosophiques sont parfois un peu longuettes.
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