May et Pearl sont deux jeunes femmes modernes issues de la bourgeoisie chinoise.
Elles n’ont pas les pieds bandés comme leur mère, elles mènent un train de vie frivole calqué sur les mœurs occidentales et elles sont à la pointe de la mode dans ce Shanghai de 1937. Elles ont également acquis une petite indépendance financière en posant comme « jeunes beautés ».
Leur monde va s’effondrer lorsque leur père ruiné les vend en organisant leur mariage avec deux jeunes chinois établis en Californie. Les deux jeunes filles se soumettent à l’autorité parentale en se mariant mais parviennent à éviter le voyage pour rejoindre leurs époux.
L’attaque de Shanghai par les Japonais entraine la disparition de leur père, la mort de leur mère et le viol de Pearl. Ces tragiques événements les contraignent finalement à fuir la Chine pour Los Angeles.
Mais les conditions sont maintenant différentes et l’arrivée aux États-Unis ne sera pas facile.
De plus, les promesses faites à Shanghai par leur beau-père, le vieux Louie, leur assurant une vie dorée, sont loin de la réalité à laquelle elles vont dorénavant être confrontées.
Par cette fiction historique qui dépeint magnifiquement l’immigration chinoise au début du XXème siècle, « Filles de Shanghai », Lisa See nous emmène dans un tourbillon de réflexions traitant tout à la fois de la culture chinoise entre tradition et modernité, l’immigration bien sûr mais aussi du racisme, de l’amour fraternel (dommage que cet adjectif ne puisse être féminisé !).
Il y est question aussi d'adaptation, d'intégration, de résilience...
Autant de thèmes abordés rendent cette lecture passionnante et addictive.
Hâte de découvrir le second tome et d’autres romans de cette auteure.
JE RETIENS: Une superbe histoire pour comprendre l'évolution de la condition féminine chinoise entre respect des traditions et désir de modernité. Dépaysement garanti!
J'OUBLIE: Je ne vois pas.
Le saviez-vous?
Les immigrants asiatiques souhaitant rentrer aux Etats-Unis, entre 1910 et 1940, devaient passer par la station d'immigration "Angel Island", située sur la plus grande ile de la baie de San Francisco, en Californie. Angel Island accueillit plus d'un million d'asiatiques et prit le surnom d'"Ellis Island de l'ouest". Certains migrants, pour raison de restrictions, furent contraints d'y passer plusieurs années avant de pouvoir entrer dans le pays, ou d'en être expulsés.