Ennemies : assurément ! Car l’une, Kristina Rommel, nazie convaincue, est allemande, à l’aube de cette 2ème guerre mondiale ; et l’autre, la Française Jeanne Lefebvre, appartient à un groupuscule résistant. La première a envahi le village de la seconde et tire son surnom de « mante religieuse » de ses odieuses pratiques sur des prisonniers.
Elles présentent pourtant des points communs : elles sont jeunes, jolies et elles ont toutes les deux vécu des traumatismes qui ont forgé leur caractère déterminé, volontaire et sans concession.
Lorsque la Française brave le regard de l’Allemande, chacune perçoit un émoi étrange.
« Ennemies pour toujours » aborde le thème difficile de l’homosexualité féminine au milieu du XXème siècle. L’auteur, Jean-Christophe Eichler le traite avec beaucoup de retenue, de pudeur et de sensibilité, privilégiant le contraste entre la tragique réalité de la guerre et le chassé-croisé amical de ces deux femmes qui se fuient parce qu’elles s’aiment.
Jusque-là, je trouve la démarche audacieuse, courageuse, interpellante.
Ce qui me dérange, c’est que cette histoire se réitère un demi-siècle plus tard par la fille de Jeanne, Marie, avec la fille de Kristina, Charlotte, et que toutes deux ignorent tout du lien qui a brièvement uni leurs mères à une époque lointaine.
Certes, l’auteur tente ainsi de nous démontrer l’évolution de l’homosexualité et du regard porté sur les couples lesbiens. Oui, mais pour ma part, cette répétition de faits m’a agacée.
Outre cet aspect s’imposent certaines réflexions plutôt
bien traitées telles la prise de conscience et le sentiment de culpabilité des
anciens nazis, et les conséquences d’agressions pédophiles.
Peut-on faire table
rase de son passé ?
Roman intéressant quoique peu crédible. Heureusement, il est gratuit.
JE RETIENS: Une réflexion historique sur le saphisme.
J'OUBLIE: Une histoire (beaucoup) trop abracadabrante et les nombreuses fautes d'orthographe.