Luo et le narrateur (Dai Sijie) se retrouvent dans le
fin fond de la campagne chinoise, condamnés aux travaux forcés dans les champs
et dans les mines, travaux sensés les rééduquer, mais essentiellement dans le but de les éloigner
du milieu socio-culturel bourgeois auquel ils appartiennent et dont ils sont issus.
Cette situation est due
à la politique de répression culturelle imposée par Mao.
Les deux jeunes hommes n’ont pourtant même pas 20 ans et ils n’ont pas terminé
leurs études secondaires. Autant dire que leurs parents leur manquent
énormément. De leur vie passée, il ne leur reste qu’un violon et des souvenirs
de lectures et de projections cinématographiques étrangères. Les jours se
succèdent avec mélancolie jusqu’à ce que deux évènements majeurs viennent bouleverser
leur quotidien : d’abord la rencontre avec la fille du tailleur, une jeune
paysanne dont Luo va immédiatement tomber amoureux ; ensuite la découverte
chez un autre de leurs comparses « en rééducation » d’une valise
tenue secrète et pour cause…
Elle contient plusieurs romans de grands auteurs français.
Grâce aux ouvrages
de Balzac, Luo va partager son romantisme lyrique avec la petite tailleuse.
Dai Sijie, l’auteur de « Balzac et la petite
tailleuse chinoise » nous livre une fable philosophique basée sur son propre vécu avec pour trame de
fond la politique chinoise de Mao.
Malgré ce contexte très dur, ce roman nous
questionne sur le pouvoir d’évasion et d’espérance d’une vie meilleure par
l’influence de nos lectures et de l’interprétation que nous en faisons.
Pour
autant que l’on ne sombre dans les dangers et les risques suscités par ces
lectures « interdites »…
JE RETIENS: Ce récit est terriblement touchant par le romantisme qui en émane et cela, malgré la dure réalité vécue par les deux protagonistes.
J'OUBLIE: Je regrette que la politique de Mao, avec ses conditions infernales, soit déjà presque oubliée de la jeunesse actuelle.