L’amour maternel est-il forcément naturel ?
L’instinct maternel est-il indubitablement induit ?
Ces questions si délicates sont abordées avec énormément de délicatesse et de sensibilité dans « Ainsi gèlent les bulles de savon » de Marie Vareille.
L’on suit l’évolution de Claire, qui découvre avec
joie et fierté qu’elle est enceinte.
Son mari, chef cuisinier dans un prestigieux restaurant, partage son bonheur et
il encourage son épouse à mettre sa carrière en pause pour lui permettre de
vivre pleinement sa grossesse. L’épanouissement de Coquillette (surnom
affectueux que Claire a attribué à son futur bébé) est au centre de toutes les
préoccupations.
Parallèlement, l’on fait connaissance avec une jeune
fille de 19 ans, Océane.
Celle-ci a suivi son père, professeur d’université au
caractère tyrannique et résolument autoritaire, dans une ville perdue des
États-Unis, suite au divorce de ses parents et d’un mystérieux scandale. Océane
éprouve beaucoup de difficultés à s’adapter à sa nouvelle vie. Et pour cause…
Océane souffre d’un mal invisible qui la rend inapte à mener une vie
estudiantine festive et insouciante. Océane est hyperémotive. Chaque nouvelle
rencontre, chaque expérience… deviennent
autant d’obstacles à affronter.
Ces deux récits de vie sont entrecoupés par des
extraits de lettre d’une inconnue.
Chaque passage de cette lettre nous en dévoile un peu plus sur le comment et le
pourquoi cette jeune femme a fui Paris du jour au lendemain pour l’Indonésie,
quittant ainsi son mari, mais surtout en abandonnant son bébé, âgé de quelques
semaines seulement.
Il s’agit d’une véritable prouesse de la part de
l’auteure d’arriver à nous faire comprendre (accepter ???)
l’impensable !
Oui, la future maman ne devient pas forcément mère à la naissance de son bébé…
Grâce à ce roman, l’on comprend que la maternité est
le processus d’un long cheminement qui, pour certaines femmes et dans un
certain contexte, peut être interrompu à l’accouchement.
Et le baby blues n’est
pas qu’un joli terme pour désigner une légère dépression.
Il peut aussi
s’apparenter à un tsunami émotionnel.
Pour ma part, je suis ressortie de cette lecture avec un capital empathie nettement plus élevé, tant l’écriture est juste, sans jugement, sincère, sans faux-fuyants.
JE RETIENS: Marie Vareille traite habilement et maestria un sujet éminemment sensible.
J'OUBLIE: Je n'ai pas tout de suite fait le lien entre les différentes protagonistes (manque d'attention de ma part?)
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